31 SOC pauvres – pauvreté – Hugo – Duflo – Hirsch – France – 2017-06

Pauvres – pauvreté. Cet article évoque ou convoque Victor Hugo, Anatole France, Esther Duflo et Martin Hirsch : textes à comparer. Roger

 

Bernard (31 mai) (cite Roger 🙂 « J’ai entendu Patrick Weil présenter les quatre constantes à promouvoir  pour le bien de la République »

 

– (Roger cite Weil) : « l’égalité ……… » Bernard : les hommes sont frères dans la misère égaux devant l ennemi et libre devant la mort » F.Nietzsche Par opposition à liberté égalité fraternité.

 

– (Roger cite Weil) « la révolution française….. » Bernard : « La révolution française est le plus puissant pas du genre humain depuis l’avènement du Christ ,du Bouddha, et de Mahomet » Victor Hugo génie français.

 

– (Roger cite Weil) « la langue et la culture….. » Bernard : les pauvres n’ont pas de culture, si une sous culture, et pas les codes sociaux, pas les mots, si ceux des autres : « les mots » Renaud ? « C’est la personne humaine, libre et créatrice qui façonne le beau et le sublime, alors que les masses restent entraînées dans une ronde infernal d’imbécillité et d’abrutissement ». Albert Einstein

 

– (Roger cite Weil) « la laïcité…. » Bernard : Je suis créateur de religions afin de détruire toutes les religions. La maturité de l’homme, c’est d’avoir retrouvé le sérieux qu’on avait au jeu quand on était enfant.

 

Roger (7 juin) : OK. Les pauvres ont eux aussi une culture. Il faut la chercher, la trouver, la valoriser. Vaste programme.

Bernard (7 juin) : Ventre affamé n’a pas d’oreilles? Je cherche, voilà le but de ma recherche c’est la recherche. Devenir pauvre tu dois? Juste pour un aperçu de la pauvreté des gens pauvres. Mais le remède à la misère n’est-ce pas la misère. Bernhart

Roger (9 juin) : Je ne comprends pas bien.

« Pauvreté n’est pas vice » est un proverbe connu. Mais être « en dessous du seuil de pauvreté » qu’est-ce que cela signifie concrètement ? et comment y remédier ?

Bossuet parlait de l’éminente dignité des pauvres. » : « En 1659, dans son fameux sermon sur l’éminente dignité des pauvres, Bossuet (1627-1704) exprime avec vigueur une conception subversive de « l’étrange inégalité » qui règne en ce monde. Les riches « s’imaginent que tout leur est dû » et « foulent aux pieds les pauvres. » Mais qu’ils prennent garde : « Si vous ne portez le fardeau des pauvres, le poids de vos richesses mal dispensées vous fera tomber dans l’abîme ».  Sans égalisation des charges, il n’y a pas de communauté entre les hommes. À rebours de ceux qui prêchent aujourd’hui l’abolition de l’État providence, la lecture de Bossuet nous incite à le repenser. » (Alain Supiot, Bossuet « De l’éminente dignité des pauvres » Fayard Mille et une nuits 2015)

 

Et Victor Hugo écrit « Le mendiant » (Les Contemplations 1856)

Un pauvre homme passait dans le givre et le vent.

Je cognai sur ma vitre ; il s’arrêta devant

Ma porte, que j’ouvris d’une façon civile.

Les ânes revenaient du marché de la ville,

Portant les paysans accroupis sur leurs bâts.

C’était le vieux qui vit dans une niche au bas

De la montée, et rêve, attendant, solitaire,

Un rayon du ciel triste, un liard de la terre,

Tendant les mains pour l’homme et les joignant pour Dieu.

je lui criai : « Venez vous réchauffer un peu.

Comment vous nommez-vous ? » Il me dit : « Je me nomme

Le pauvre. » Je lui pris la main : « Entrez, brave homme. »

Et je lui fis donner une jatte de lait.

Le vieillard grelottait de froid ; il me parlait,

Et je lui répondais, pensif et sans l’entendre.

« Vos habits sont mouillés », dis-je, « il faut les étendre ,

Devant la cheminée. » Il s’approcha du feu.

Son manteau, tout mangé des vers, et jadis bleu,

Étalé largement sur la chaude fournaise,

Piqué de mille trous par la lueur de braise,

Couvrait l’âtre, et semblait un ciel noir étoilé.

Et, pendant qu’il séchait ce haillon désolé

D’où ruisselait la pluie et l’eau des fondrières,

Je songeais que cet homme était plein de prières,

Et je regardais, sourd à ce que nous disions,

Sa bure où je voyais des constellations.

Bernard (9 juin) : Si Monsieur connaît Victor Hugo et le cite , alors je dis que vous êtes une belle personne.

Mais il est interdit de frapper à une porte avec une pierre. Ainsi pensent les nécessiteux. Mais leur donne t on raison. Le remède à la misère est la misère .

 

Roger (9 juin) : « Le remède à la misère est la misère» : je ne comprends pas cette tautologie doublée d’un sophisme.

Bernard (9 juin) : De là naît le pur plaisir du bruit et de la salade des sentiments.

Roger (10 juin) : l faut éviter de dire ou d’écrire n’importe quoi. Les sentiments ne sont pas une salade. Le «  pur plaisir du bruit » est très mallarméen : « Aboli bibelot d’inanité sonore » mais je ne vois pas le lien avec les pauvres, avec ATD  quart monde par exemple.

Bernard (10 juin ) : Victor Hugo : « Détruire la misère » (9 juillet 1849)

Le discours de Victor Hugo appuie la proposition d’Armand de Melun visant à constituer un comité destiné à « préparer les lois relatives à la prévoyance et à l’assistance publique ».

        

Je ne suis pas, messieurs, de ceux qui croient qu’on peut supprimer la souffrance en ce monde ; la souffrance est une loi divine ; mais je suis de ceux qui pensent et qui affirment qu’on peut détruire la misère.

Remarquez-le bien, messieurs, je ne dis pas diminuer, amoindrir, limiter, circonscrire, je dis détruire. Les législateurs et les gouvernants doivent y songer sans cesse ; car, en pareille matière, tant que le possible n’est pas fait, le devoir n’est pas rempli.

La misère, messieurs, j’aborde ici le vif de la question, voulez-vous savoir jusqu’où elle est, la misère ? Voulez-vous savoir jusqu’où elle peut aller, jusqu’où elle va, je ne dis pas en Irlande, je ne dis pas au Moyen Âge, je dis en France, je dis à Paris, et au temps où nous vivons ? Voulez-vous des faits ?

Il y a dans Paris, dans ces faubourgs de Paris que le vent de l’émeute soulevait naguère si aisément, il y a des rues, des maisons, des cloaques, où des familles, des familles entières, vivent pêle-mêle, hommes, femmes, jeunes filles, enfants, n’ayant pour lits, n’ayant pour couvertures, j’ai presque dit pour vêtement, que des monceaux infects de chiffons en fermentation, ramassés dans la fange du coin des bornes, espèce de fumier des villes, où des créatures s’enfouissent toutes vivantes pour échapper au froid de l’hiver.

Voilà un fait. En voulez-vous d’autres ? Ces jours-ci, un homme, mon Dieu, un malheureux homme de lettres, car la misère n’épargne pas plus les professions libérales que les professions manuelles, un malheureux homme est mort de faim, mort de faim à la lettre, et l’on a constaté, après sa mort, qu’il n’avait pas mangé depuis six jours.

Voulez-vous quelque chose de plus douloureux encore ? Le mois passé, pendant la recrudescence du choléra, on a trouvé une mère et ses quatre enfants qui cherchaient leur nourriture dans les débris immondes et pestilentiels des charniers de Montfaucon !

Eh bien, messieurs, je dis que ce sont là des choses qui ne doivent pas être ; je dis que la société doit dépenser toute sa force, toute sa sollicitude, toute son intelligence, toute sa volonté, pour que de telles choses ne soient pas ! Je dis que de tels faits, dans un pays civilisé, engagent la conscience de la société tout entière ; que je m’en sens, moi qui parle, complice et solidaire, et que de tels faits ne sont pas seulement des torts envers l’homme, que ce sont des crimes envers Dieu !

Vous n’avez rien fait, j’insiste sur ce point, tant que l’ordre matériel raffermi n’a point pour base l’ordre moral consolidé !

 

Roger (22 juin) : 31 SOC pauvres – pauvreté – solutions – Duflo – Hirsch – janvier 2010

 

Lors d’un débat organisé par le nouvel Observateur (21 – 27 janvier 2010) Esther Duflo et Martin Hirsch confrontent leurs points de vue. Esther Duflo, forte de son expérience dans des pays en développement estime qu’il n ‘y a pas de solution miracle : « Les soins doivent-ils être gratuits ou payants ? Quelle est la taille idéale des classes dans les écoles. La seule solution consiste à tester chacune de ces politiques et à en comparer le prix ainsi que les effets. » La solution peut être généralisée comme ce fut le cas pour le traitement contre les vers intestinaux dans région du Kénya. Martin Hirsch pense que « la question de la pauvreté dans les pays riches et dans les pays pauvres a partie liée. (…) Il faut donc des efforts communs . (…) … partout dans le monde l’éducation et la santé sont des facteurs essentiels pour lutter contre la pauvreté.  (…) La redistribution des richesses reste un élément indispensable de lutte contre la pauvreté, si elle ne neutralise pas les gains du travail. » D’où l’importance des « questions de fiscalité, de l’organisation des marchés et d’une meilleure gouvernance ». (…) La question des comportements est cruciale. »

E.Duflo estime qui ne peut pas demander à ces populations de tout mettre en œuvre pour s’en sorir car elles ont déjà trop de mal à survivre : « Ils sont soumis au climat, au marché, au vol… » Hirsch : « On voit bien avec les travaux d’Esther Duflo que, lorsqu’il y a des progrès, le facteur humain, les motivations comme les craintes, a été déterminante. » Les personnes doivent être associées à ces programmes. C’est le cas en France avec le RSA qui implique non une prime de 1 000 euros comme autrefois mais un revenu mensuel de 100 euros plus facile à gérer. Muhammad Yunus (« banquier des pauvres », prix Nobel de la paix 2006) lui a dit que la dernière grande famine au Bangladesh avait été provoquée par les intermédiaires qui spéculaient sur la rareté alors qu’il y avait abondance de riz dans les greniers. On sait ce qu’il faut faire pour des des populations informées franchissent le seuil de pauvreté.

Duflo admet que les pauvres, comme les riches, doivent s’impliquer dans la solution de leurs problèmes. Mais ils le font déjà à 50 %, donc il faut encourager le micro-crédit. Mais l’ambition de ces populations est que leurs enfants deviennent fonctionnaires ou tout au moins salariés, pas de devenir entrepreneurs : la sécurité et la stabilité leur permettent de se projeter dans l’avenir car ils sont actuellement dans l’angoisse du lendemain. Hirsch est d’accord : le micro-crédit n’est pas la panacée mais il faut un réseau de petites entreprises. Il en est de même pour la France : « il faut que les auto-entrepreneurs puissent alors, comme les salariés, les prestations sociales pour accompagner leur revenu professionnel, et le plus rapidement possible. » Or les premiers auto-entrepreneurs ont été des gens qui avaient déjà la sécurité par une retraite ou un emploi salarié. Il faut que tout le monde bénéficient d’une même protection . Hirsch note que les mécanismes de prêt entraînent de la pauvreté par le surendettement. Donc les programmes d’aide doivent être conçus comme des investissements durables.

Duflo note que les expériences ne sont pas forcément transposables : « En revanche, ce qui peut se généraliser, ce sont plutôt des principes, la compréhension de la façon dont les gens agissent et quelles sont les contraintes qui s’appliquent à tout le monde. » Aux Etats-Unis, les gens ne cotisent pas assez pour avoir un complément de retraite. Il faut les inciter à le faire et non pas les laisser libre de ne pas le faire. Dans les pays pauvres le déparasitage est efficace quand il est fait à l’école. Une vaccination devient efficace quand elle s’accompagne d’une distribution d’un sac de lentilles. Hirsch note que dans un pays développé on fera une expérimentation en « double aveugle » pour savoir si l’exonération du tiers payant entraîne une surconsommation de médicaments chez les jeunes. Pour impliquer les parents, réduire l’absentéisme et améliorer les performances des élèves, on a tenté la « mallette des parents » sur 100 classes de collège. C’est plus efficace que de suspendre les allocations familiales. C’est « un outil simple, peu coûteux, de bon sens et aisément reproductible. »

 

(d’après Esther Duflo et Martin Hirsch interrogés par Gilles Anquetil et François Armanet, Nouvel observateur, 21 – 27 janvier 2010)

 

17 LIT France Anatole – Bergeret – Clopinel – 2017-06-23

Prix Nobel de littérature en 1921, Anatole France (1844 – 1924) « est un écrivain français, considéré comme l’un des plus grands de l’époque de la Troisième République, dont il a également été un des plus importants critiques littéraires. Il devient une des consciences les plus significatives de son temps en s’engageant en faveur de nombreuses causes sociales et politiques du début du xxe siècle. » (voir Wikipédia). « Monsieur Bergeret à Paris » (1901, 4° et dernière partie de l’ « Histoire contemporaine ») est une œuvre singulièrement ironique. « M. Bergeret est tout le contraire d’un conformiste. On lui reproche toujours de ne rien faire comme tout le monde, il soumet tout à l’esprit d’examen, s’oppose fermement, malgré sa timidité, aux notables de province au milieu desquels il vit, il est l’un des deux seuls dreyfusistes de sa petite ville… L’ensemble de l’Histoire contemporaine est, à travers un rappel du scandale inouï que fut l’affaire Dreyfus, un réquisitoire accablant contre la bourgeoisie cléricale, patriote, antisémite et monarchiste, dont beaucoup d’analyses restent applicables à l’époque actuelle. » (Wikipédia)

https://fr.wikisource.org/wiki/Monsieur_Bergeret_à_Paris/XVII

 

XVII

 

«  C’était le premier jour de l’an. Par les rues blondes d’une boue fraîche, entre deux averses, M. Bergeret et sa fille Pauline allaient porter leurs souhaits à une tante maternelle qui vivait encore, mais pour elle seule et peu, et qui habitait dans la rue Rousselet un petit logis de béguine, sur un potager, dans le son des cloches conventuelles. Pauline était joyeuse sans raison et seulement parce que ces jours de fête, qui marquent le cours du temps, lui rendaient plus sensibles les progrès charmants de sa jeunesse.

« M. Bergeret gardait, en ce jour solennel, son indulgence coutumière, n’attendant plus grand bien des hommes et de la vie, mais sachant, comme M. Fagon, qu’il faut beaucoup pardonner à la nature. Le long des voies, les mendiants, dressés comme des candélabres ou étalés comme des reposoirs, faisaient l’ornement de cette fête sociale. Ils étaient tous venus parer les quartiers bourgeois, nos pauvres, truands, cagoux, piètres et malingreux, callots et sabouleux, francs-mitoux, drilles, courtauts de boutanche. Mais, subissant l’effacement universel des caractères et se conformant à la médiocrité générale des mœurs, ils n’étalaient pas, comme aux âges du grand Coësre, des difformités horribles et des plaies épouvantables. Ils n’entouraient point de linges sanglants leurs membres mutilés. Ils étaient simples, ils n’affectaient que des infirmités supportables. L’un d’eux suivit assez longtemps M. Bergeret en clochant du pied, et toutefois d’un pas agile. Puis il s’arrêta et se remit en lampadaire au bord du trottoir.

Après quoi M. Bergeret dit à sa fille :

— Je viens de commettre une mauvaise action : je viens de faire l’aumône. En donnant deux sous à Clopinel, j’ai goûté la joie honteuse d’humilier mon semblable, j’ai consenti le pacte odieux qui assure au fort sa puissance et au faible sa faiblesse, j’ai scellé de mon sceau l’antique iniquité, j’ai contribué à ce que cet homme n’eût qu’une moitié d’âme.

— Tu as fait tout cela, papa ? demanda Pauline incrédule.

— Presque tout cela, répondit M. Bergeret. J’ai vendu à mon frère Clopinel de la fraternité à faux poids. Je me suis humilié en l’humiliant. Car l’aumône avilit également celui qui la reçoit et celui qui la fait. J’ai mal agi.

— Je ne crois pas, dit Pauline.

— Tu ne le crois pas, répondit M.  Bergeret, parce que tu n’as pas de philosophie et que tu ne sais pas tirer d’une action innocente en apparence les conséquences infinies qu’elle porte en elle. Ce Clopinel m’a induit en aumône. Je n’ai pu résister à l’importunité de sa voix de complainte. J’ai plaint son maigre cou sans linge, ses genoux que le pantalon, tendu par un trop long usage, rend tristement pareils aux genoux d’un chameau, ses pieds au bout desquels les souliers vont le bec ouvert comme un couple de canards. Séducteur ! Ô dangereux Clopinel ! Clopinel délicieux ! Par toi, mon sou produit un peu de bassesse, un peu de honte. Par toi, j’ai constitué avec un sou une parcelle de mal et de laideur. En te communiquant ce petit signe de la richesse et de la puissance je t’ai fait capitaliste avec ironie et convié sans honneur au banquet de la société, aux fêtes de la civilisation. Et aussitôt j’ai senti que j’étais un puissant de ce monde, au regard de toi, un riche près de toi, doux Clopinel, mendigot exquis, flatteur ! Je me suis réjoui, je me suis enorgueilli, je me suis complu dans mon opulence et ma grandeur. Vis, ô Clopinel ! Pulcher hymnus divitiarum pauper immortalis. (« Quel bel hymne aux richesses que le pauvre éternel. » )

»Exécrable pratique de l’aumône ! Pitié barbare de l’élémosyne ! (1) Antique erreur du bourgeois qui donne un sou et qui pense faire le bien, et qui se croit quitte envers tous ses frères, par le plus misérable, le plus gauche, le plus ridicule, le plus sot, le plus pauvre acte de tous ceux qui peuvent être accomplis en vue d’une meilleure répartition des richesses. Cette coutume de faire l’aumône est contraire à la bienfaisance et en horreur à la charité. (…) »

(1) www.cnrtl.fr/lexicographie/élémosinaire La docum. atteste élémosyne, subst. fém., vx et rare. Synon. de aumône. Exécrable pratique de l’aumône! Pitié barbare de l’élémosyne! (France, M. Bergeret …

Pistes de travail : comparer Hugo (« Le Mendiant » 1856) et Anatole France (« Monsieur Bergeret : Clopinel 1901). Y ajouter Hugo (Discours « Détruire la misère » 1849) et le dialogue Esther Duflo – Martin Hirsch (2010)

 

Roger et Alii – Retorica – 3 050 mots – 17 800 caractères – 2017-06-22

 

 

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