01 ART Beau Tour Eiffel 1987

Pour ou contre la tour Eiffel

1. Le 14 février 1887, il y a exactement un siècle à huit jours près, le Temps publiait un manifeste signé par un nombre respectable d’artistes, tous indignés par le projet de l’ingénieur Eiffel : une tour de 300 mètres en plein Champ-de-Mars. L’existence de cette pétition est connue. Ses termes exacts le sont moins, et moins encore la réponse que Gustave Eiffel leur opposa.

2. Comme la tour Eiffel, le centre Pompidou, voici dix ans, et maintenant la pyramide de Peï [au Louvre] ont suscité et suscitent des passions antagonistes violentes. De façon caractéristique, les partis opposés en présence font les uns et les autres appel à l’histoire, les uns et les autres appel à des normes esthétiques, les uns et les autres à des “certitudes” techniques. Ce dernier aspect est le plus facile à trancher : il était entendu, pour certains de ses détracteurs, que la tour devait s’effondrer, il est entendu aussi que le Centre Pompidou s’apprête à mourir d’usure prématurée, et il est évident (là, c‘est plus rigolo) qu’il sera impossible de nettoyer la pyramide du Louvre.

3. Les références historiques sont, elles, à double tranchant. L’emballement spontané de quelques intellectuels, contre ce qui n’était pas, alors, le symbole de Paris, mais contre un pari dont l’équivalent actuel serait… un building de 2 kilomètres de haut ou le prolongement jusqu’à la mer du boulevard Saint-Michel, ne saurait disqualifier tous leurs arguments. Ni, des décennies plus tard, tous les arguments hostiles à certains projets contemporains : le succès populaire du Centre Pompidou n’atténue en rien la brutalité de son architecture, si splendide soit-elle, ni la rupture qu’il a entraînée dans l’urbanisme de Paris. De même, l’intelligence théorique du projet Peï laisse intacte la question du gigantisme du futur Grand Louvre. Dans tous les cas, c’est la force, la réussite architecturale, qui a entraîné ou pourra entraîner l’adhésion de l’avenir. Mieux, les débats suscités par des projets de telle envergure sont nécessaires à la cité, font avancer la réflexion de tous, spécialistes ou non, élus ou électeurs.

4. Le drame est que la réussite architecturale passe pour imprévisible. Des ratages comme celui du manifeste contre Eiffel (il y eut d’autres exemples), l’inculture architecturale notoire des Français, mais aussi leur sentiment d’impuissance devant les forces “telluriques” de l’urbanisme contemporain, de brillantes opérations comme le massacre des Halles…, autant d’éléments disparates qui laissent l’impression que tout se vaut, qu’il n’y a rien à faire, sinon à ronchonner au café du coin. Or non seulement les différences existent, mais aussi les critères de jugement, et bien sûr les professionnels capables de choisir, de corriger, quand les responsables de l’Etat et des villes savent faire appel à eux plutôt qu’à leurs relations personnelles.

5. Juste ou injuste, le manifeste des artistes contre la tour Eiffel remet à l’ordre du jour la nécessité de véritables débats publics – comme la ville de Florence en avait si habilement suscités pour les portes de Brunelleschi – et la nécessité d’intégrer, serait-ce de façon embryonnaire, quelques notions d’architecture dans l’enseignement public.

Frédéric Eldemann “Le Monde” des 22 – 23 février 1987). Ce texte était suivi de la protestation des artistes contre la tour Eiffel et de la réponse de Gustave Eiffel. La protestation et sa réponse (deux dissertations !) sont reproduites après l’énoncé du sujet.

Composition française sujet type I

a) Le texte de Frédéric Eldemann comprend 501 mots. Vous le résumerez à 28 % de sa longueur, soit environ 140 mots (± 10 %). Vous respecterez l’équilibre des 5 paragraphes (17, 29, 46, 34 et 14 mots).

b) Vous expliquerez les expressions suivantes :

“les références historiques sont à double tranchant”

– “la réussite architecturale passe pour imprévisible”.

c) Vous comparerez les arguments pour et contre la tour Eiffel et en conclusion vous donnerez votre opinion personnelle.

Le corrigé se trouve après les informations 1, 2, 3, 4

Informations

1. Les artistes contre la tour Eiffel

Lettre ouverte adressée à M. Alphand, commissaire de l’Exposition.

Nous venons, écrivains, peintres, sculpteurs, architectes, amateurs passionnés de la beauté, jusqu’ici intacte, de Paris, protester de toutes nos forces, de toute notre indignation, au nom du goût français méconnu, au nom de l’art et de l’histoire français menacés, contre l’érection, en plein cœur de notre capitale, de l’inutile et monstrueuse Tour Eiffel, que la malignité publique, souvent empreinte de bon sens et d’esprit de justice, a déjà baptisée du nom de « Tour de Babel ».

Sans tomber dans l’exaltation du chauvinisme, nous avons le droit de proclamer bien haut que Paris est la ville sans rivale dans le monde. Au-dessus de ses rues, de ses boulevards élargis, du milieu de ses magnifiques promenades, surgissent les plus nobles monuments que le genre humain ait enfantés. L’âme de la France, créatrice de chefs-d’œuvre, resplendit parmi cette floraison auguste de pierres. L’Italie, l’Allemagne, les Flandres, si fières à juste titre de leur héritage artistique, ne possèdent rien qui soit comparable au nôtre, et de tous les coins de l’univers Paris attire les curiosités et les admirations.

Allons-nous donc laisser profaner tout cela ? La ville de Paris va-t-elle donc s’associer plus longtemps aux baroques, aux mercantiles imaginations d’un constructeur de machines, pour s’enlaidir irréparablement et se déshonorer ?

Car la Tour Eiffel, dont la commerciale Amérique elle-même ne voudrait pas, c’est, n’en doutez point, le déshonneur de Paris. Chacun le sent, chacun le dit, chacun s’en afflige profondément, et nous ne sommes qu’un faible écho de l’opinion universelle, si légitimement alarmée. Enfin lorsque les étrangers viendront visiter notre Exposition, ils s’écrieront, étonnés : « Quoi ? C’est cette horreur que les Français ont trouvée pour nous donner une idée de leur goût si fort vanté ? » Et ils auront raison de se moquer de nous, parce que le Paris des gothiques sublimes, le Paris de Jean Goujon, de Germain Pilon, de Puget, de Rude, de Barye, etc., sera devenu le Paris de M. Eiffel.

II suffit d’ailleurs, pour se rendre compte de ce que nous avançons, de se figurer un instant une tour vertigineusement ridicule, dominant Paris, ainsi qu’une gigantesque cheminée d’usine, écrasant de sa masse barbare Notre-Dame, la Sainte-Chapelle, le dôme des Invalides, l’Arc de triomphe, tous nos monuments humiliés, toutes nos architectures rapetissées, qui disparaîtront dans ce rêve stupéfiant. Et pendant vingt ans, nous verrons s’allonger sur la ville entière, frémissante encore du génie de tant de siècles, nous verrons s’allonger comme une tache d’encre l’ombre odieuse de l’odieuse colonne de tôle boulonnée…

C’est à vous, Monsieur et cher compatriote, à vous qui aimez tant Paris, qui l’avez embelli, qu’appartient l’honneur de la défendre une fois de plus. Et si notre cri d’alarme n’est pas entendu, si nos raisonnements ne sont pas écoutés, si Paris s’obstine dans l’idée de déshonorer Paris, nous aurons, du moins, vous et nous, fait entendre une protestation qui honore.

Les artistes contre la Tour Eiffel, journal Le Temps, 14 fév.1887.

Parmi les signataires : Meissonnier, Gounod, Garnier, Sardou, Boullat, Coppée, Leconte de Lisle, Sully-Prud’homme, Huysmans, Maupassant, Zola.

2. Réponse de Gustave Eiffel

Quels sont les motifs que donnent les artistes pour protester contre l’érection de la tour ? Qu’elle est inutile et monstrueuse ! Nous parlerons de l’inutilité tout à l’heure. Ne nous occupons pour le moment que du mérite esthétique sur lequel les artistes sont plus particulièrement compétents.

Je voudrais bien savoir sur quoi ils fondent leur jugement. Car, remarquez-le, monsieur, cette tour, personne ne l’a vue et personne, avant qu’elle ne soit construite, ne pourrait dire ce qu’elle sera. On ne la connaît jusqu’à présent que par un simple dessin géométral ; mais quoiqu’il ait été tiré à des centaines de mille d’exemplaires, est-il permis d’apprécier avec compétence l’effet général artistique d’un monument d’après un simple dessin, quand ce monument sort tellement des dimensions déjà pratiquées et des formes déjà connues ?

Et, si la tour, quand elle sera construite, était regardée comme une chose belle et intéressante, les artistes ne regretteraient-ils pas d’être partis si vite et si légèrement en campagne ? Qu’ils attendent donc de l’avoir vue pour s’en faire une juste idée et pouvoir la juger.

Je vous dirai toute ma pensée et toutes mes espérances. Je crois, pour ma part, que la tour aura sa beauté propre. Parce que nous sommes des ingénieurs, croit-on donc que la beauté ne nous préoccupe pas dans nos constructions et qu’en même temps que nous faisons solide et durable nous ne nous efforçons pas de faire élégant ? Est-ce que les véritables conditions de la force ne sont pas toujours conformes aux conditions secrètes de l’harmonie ? Le premier principe de l’esthétique architecturale est que les lignes essentielles d’un monument soient déterminées par la parfaite appropriation à sa destination. Or, de quelle condition ai-je eu, avant tout, à tenir compte dans la tour ? De la résistance au vent. Eh bien ! je prétends que les courbes des quatre arêtes du monument telles que le calcul les a fournies, qui, partant d’un énorme et inusité empattement à la base, vont en s’effilant jusqu’au sommet, donneront une grande impression de force et de beauté ; car elles traduiront aux yeux la hardiesse de la conception dans son ensemble, de même que les nombreux vides ménagés dans les éléments mêmes de la construction accuseront fortement le constant souci de ne pas livrer inutilement aux violences des ouragans des surfaces dangereuses pour la stabilité de l’édifice.

La tour sera le plus haut édifice qu’aient jamais élevé les hommes. Ne sera-t-elle donc pas grandiose aussi à sa façon ? Et pourquoi ce qui est admirable en Égypte deviendrait-il hideux et ridicule à Paris ? Je cherche et j’avoue que je ne trouve pas.

La protestation dit que la tour va écraser de sa grosse masse barbare Notre-Dame, la Sainte-Chapelle, la tour Saint-Jacques, le Louvre, le dôme des Invalides, l’Arc de triomphe, tous nos monuments. Que de choses à la fois ! Cela fait sourire, vraiment. Quand on veut admirer Notre-Dame, on va la voir du parvis. En quoi du Champ-de-Mars la tour gênera-t-elle le curieux placé sur le parvis Notre-Dame, qui ne la verra pas ? C’est d’ailleurs une des idées les plus fausses, quoique des plus répandues, même parmi les artistes, que celle qui consiste à croire qu’un édifice élevé écrase les constructions environnantes.

Regardez si l’Opéra ne paraît pas plus écrasé par les maisons du voisinage qu’il ne les écrase lui-même. Allez au rond-point de l’Étoile, et, parce que l’Arc de triomphe est grand, les maisons de la place ne vous en paraîtront pas plus petites. Au contraire, les maisons ont bien l’air d’avoir la hauteur qu’elles ont réellement, c’est-à-dire à peu près quinze mètres, et il faut un effort de l’esprit pour se persuader que l’Arc de triomphe en mesure quarante-cinq, c’est-à-dire trois fois plus.

Reste la question d’utilité. Ici, puisque nous quittons le domaine artistique, il me sera bien permis d’opposer à l’opinion des artistes celle du public.

Je ne crois point faire preuve de vanité en disant que jamais projet n’a été plus populaire ; j’ai tous les jours la preuve qu’il n’y a pas dans Paris de gens, si humbles qu’ils soient, qui ne le connaissent et ne s’y intéressent. À l’étranger même, quand il m’arrive de voyager, je suis étonné du retentissement qu’il a eu.

Quant aux savants, les vrais juges de la question d’utilité, je puis dire qu’ils sont unanimes.

Non seulement la tour promet d’intéressantes observations pour l’astronomie, la météorologie et la physique, non seulement elle permettra en temps de guerre de tenir Paris constamment relié au reste de la France, mais elle sera en même temps la preuve éclatante des progrès réalisés en ce siècle par l’art des ingénieurs. C’est seulement à notre époque, en ces dernières années, que l’on pouvait dresser des calculs assez sûrs et travailler le fer avec assez de précision pour songer à une aussi gigantesque entreprise.

N’est-ce rien pour la gloire de Paris que ce résumé de la science contemporaine soit érigé dans ses murs ?

Gustave Eiffel (1832-1923) – Réponse au Manifeste contre la Tour – Le Monde – 1887

3. La tour Eiffel vue par Léon Trotsky

Maupassant haïssait la tour Eiffel, personne n’est forcé de l’imiter. Il est vrai que la tour Eiffel donne une impression contradictoire ; on est attiré par la simplicité de sa forme, et, en même temps, repoussé par l’inutilité de la chose. Quelle contradiction : utiliser de façon extrêmement rationnelle la matière en vue de faire une tour aussi haute, qui sert à quoi ? Ce n’est pas une construction mais un jeu de construction. Aujourd’hui, on le sait, la tour Eiffel sert de station de radio. Cela lui donne un sens et la rend esthétiquement plus harmonieuse. Si elle avait été construite dès le début en vue de cette fin, elle aurait probablement eu des formes plus rationnelles encore et, par suite, une beauté artistique plus grande. “ (Léon Trotski “Littérature et révolution” 1923 p. 282 éd. Idées / Gallimard).

Comparer avec la controverse sur la tour Eiffel. Et notamment la réponse de l’ingénieur Eiffel à ses détracteurs. Il dit explicitement que la tour servira à des expériences scientifiques (ce qui inclut par anticipation les émissions de radio et de télévision). Ce n’est donc pas une construction vide de sens. Mais son sens ne vient pas d’une harmonie interne relevant de l’art pour l’art (cf le Parnasse). Son harmonie vient du regard que je porte sur elle car je sais à quoi elle va servir. A cette esthétique de l’utile et du grand, ajoutons le moderne « Small is beautiful« , contradictoire en apparence seulement. Compte-tenu des possibilités techniques de l’époque la tour Eiffel ne pouvait pas être mieux construite qu’elle l’est. Ceci en réponse à Trotsky. Mais sa réflexion traduit le besoin d’atteindre une « beauté plus grande ». Ce qui nous conduit directement au problème du beau comme harmonie totale.

4.Plotin Du Beau. Ennéades I,6 et V,8

Ed. Presses-Pocket avec un dossier tout à fait extraordinaire. J’y relève au vol une remarque de Schopenhauer :

« Toute oeuvre d’art tend donc, à vrai dire, à nous montrer la vie et les choses telles qu’elles sont dans leur réalité, mais telles aussi que chacun ne peut les saisir immédiatement à travers le voile des acccidents objectifs et subjectifs. C’est ce voile que l’art déchire » (p.203).

Le dossier concerne la peinture et la musique mais aussi l’esthétique et la mystique à travers des textes de Plotin, de Proclus, Nicolas de Cues, Leibniz, Schopenhauer, Kandinsky, Malevitch, Merleau-Ponty etc… Je relève quelques affirmations de Proclus :

« 1. Toute pluralité participe à l’un sous quelque forme.

2. Tout ce qui participe à l’un est à la fois un et non un.

3. Tout ce qui devient un le devient en participant à l’un.”

Ce qui nous conduit à Pythagore et au nombre d’or.

Correction du sujet (sgdg)

a) Résumé du texte de Frédéric Edelmann (140 mots)

1. En 1887 des artistes s’élevèrent contre la Tour projetée par Eiffel. Celui-ci répondit à leurs arguments (18 mots pour 17 dermandés)

2. Ainsi tour Eiffel, Centre Pompidou, pyramide de Peï lancent des controverses sur le passé, le beau, la technique jugée désastreuse par les opposants pour sa fiabilité ou son entretien. (29 mots pour 29 demandés)

3. La contestation contre Eiffel n’était pas ridicule, le projet étant d’une rare audace. Le célèbre et magnifique centre Pompidou a déséquilibré Paris. Le Louvre ne se réduit pas à la pyramide de Peï. Mais après l’élan donné, les débats déclenchés sont formateurs pour tous. (47 mots pour 46 demandés).

4. L’ignorance générale, le sentiment qu’il n’y a rien à comprendre en ce domaine font oublier que des choix cohérents sont possibles quand les hommes politiques consultent les hommes de l’art. (34 mots pour 34 demandés)

5. Le cas Eiffel prouve – comme à Florence – qu’il faut discuter publiquement d’architecture et y sensibliser les élèves (19 mots pour 14 demandés).

Au total : 147 mots pour 140 demandés.

b) Explications :

les références historiques sont à double tranchant” : Une épée à double tranchant coupe d’un côté comme de l’autre. D’où l’image qui signifie qu’un argument peut se retourner contre celui qui s’en sert. L’expression signifie ici que le rappel du passé peut être interprété de deux manières.

la réussite architecturale passe pour imprévisible” : « Passer pour », c’est être considéré comme ayant une qualité ou un défaut qu’en réalité on n’a pas. “Il psse pour expert en informatique sous-entend que la compétence reconnue l’est simplement par la rumeur. Dans l’expression proposée le succès d’un monument historique est jugé imprévisible, on ne pas le prévoir. Mais l’auteur conteste cette idée. La réussite architecturale, l’adéquation d’un monument à son milieu, repose, pour lui, sur des règles et des choix logiques.

c) Discussion. Comparez les arguments pour et contre la tour Eiffel et, en conclusion, donnez votre opinion personnelle.

Introduction. Trois thèmes réduits à deux : esthétique, utilité et rayonnement.

1. L’esthétique

1.1 “odieuse colonne de tôle boulonnée” fait bondir Eiffel (cf 2.4) Sa réponse : on ne peut juger un monument que fini mais la tour aura sa beauté propre. La force est harmonieuse quand elle est adaptée au but. Ici, il s’agit de résister au vent d’où les courbes effilées et les nombreux vides.

1.2 Paris a une architecture que le monde entier nous envie. La tour profanera les monuments en les écrasant. EIffel observe que la tour paraîtra plus petite et son ombre ne pourra s’étendre sur toute la ville ! Par exemple on ne la verra pas de Notre-Dame?

1.3 Les détracteurs invoquent le goût français. Eiffel ne répond qu’indirectement à cette question vague (cf 2.4)

1.4 Les détracteurs en appellent aux artistes. Eiffel met en garde ces derniers contre des regrets ultérieurs. (cf 1.1) Sera–t-elle laide et enlaidissante ou belle et peu envahissante ?

2. Utilité et rayonnement.

2.1 Entreprise mercantile dont les Américains même ne voudraient pas. Eiffel oppose les expériences scientifiques possibles et prévues.

2.2 A la tour de Babel blasphématoire et détruite par la confusion des langues Eiffel répond par les pyramides d’Egypte. Ce sera le monument le plus haut du monde.

2.3 Les Français et les étrangers ne comprennent pas et se moquent. Eiffel évoque le soutien populaire et l’intérêt venu d’ailleurs.

2.4 Au goût français (cf 1.3) Eiffel oppose certains signataires, artistes médiocres qui nous font passer pour des amuseurs alors que nous avons des ingénieurs de qualité. Utilité scientifique, rayonnement de la technique française à l’étranger, fierté nationale.

Conclusion. Fierté nationale et même chauvinisme dû au complexe d’infériorité après la défaite de 1870 et face à la technique allemande. Une nouvelle conception du beau fondée sur l’adaptation au but et l’économie des moyens. C’est la modernité mais les buildings américains feront mieux avec d’autres matériaux et d’autres principes. La tour n’est peut-être pas belle mais elle a sa logique et eut très vite sa mythologie. Sa situation dans un espace très dégagé a permis d’éviter certains inconvénients, comme Beaubourg qui manque d’air, gros paquebot qui écrase le quartier.

Roger

Lycée Bourdelle

(19.600 caractères)

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